Woodkid, alias Yoann Lemoine, est un talentueux vidéaste et musicien qui ne se lasse pas de surprendre le public ; son très attendu premier album, baptisé The Golden Age, a fait un carton lors de sa sortie en 2013.
Déchirant mais profondément humain, mélancolique et tribal à la fois, ce disque en « or » – c’est le cas de le dire – résonne comme une épopée futuriste et surtout, habitée. L’artiste lyonnais sera d’ici peu en tournée dans toute la France (Zénith de Paris le 7 février 2014 puis à Lille, Rennes, Montpellier…).
À couper le souffle
The Golden Age a rapidement fait son entrée l’année dernière en deuxième position du Top Albums, avec près de 50 000 ventes en l’espace d’un mois. La critique, bien que contrastée, avait alors reconnu à l’artiste le mérite de ne pas laisser indifférent.
Qu’on aime ou non, The Golden Age est pour le moins surprenant et incontestablement bien « millimétré » : rarement les instruments symphoniques, la voix et la programmation (mixage) ne se sont fondus de manière aussi juste. Pour ceux qui déplorent la cruelle lacune de mélodie et de véritable « matière » musicale dans les compositions d’aujourd’hui, Woodkid serait presque le messie qui vient sauver nos oreilles. Avec ses titres les plus marquants Iron, Run Boy Run et I love You pour ne citer qu’eux, Woodkid nous fait voyager dans un monde de quête et de batailles, de détresse et d’espoirs. Dit comme ça, ce n’est pas très gai – on ne peut pas plaire à tout le monde – mais on retient surtout le coup de maître et l’originalité du style et de l’univers, puissants.
Beaucoup à raconter
Un album concept, c’est un disque où l’artiste a la volonté de créer une oeuvre globale dont toutes les pistes sont liées à un thème – une idée, opinion politique ou plus couramment, une histoire. The Wall de Pink Floyd et l’emblématique Sgt. Pepper’s des Beatles en font partie. Dans cette lignée, Woodkid aussi a bien des choses à dire. The Golden Age semble relater et pleurer la fin d’un monde, onirique et révolu : But the golden age is over, serine la chanson éponyme.
À la manière d’un roman ou d’une BD fantasy, le disque nous renvoie un imaginaire tout particulier, appuyé par les clips remarquables que le jeune français a lui-même réalisés. C’est d’ailleurs son premier métier : Yoann a déjà fait des vidéos pour Moby, Lana del Rey et Rihanna. À 30 ans, l’artiste est à un tournant qui vient s’épanouir dans sa musique et particulièrement sur scène. Si son tout premier clip, Iron, avait aguiché les curieux dès sa pré-sortie en 2011, il lui reste sans aucun doute plus d’un tour – de magie, croyez bien – dans son sac.